Fille du critique d’art Otto Hahn (1928-1996) – défenseur ardent du pop art, du Nouveau Réalisme et de la Figuration libre – Clarisse Hahn a elle-même commencé par l’histoire de l’art et la critique. Pourtant, tout juste diplômée des Beaux-arts de Paris en 2001, Clarisse Hahn  se voit consacrer sa première exposition personnelle par le MAMCO de Genève en 2002.

Clarisse Hahn appartient autant à la sphère du documentaire qu’à celle de l’art contemporain. Dépassant la quête voyeuriste et le constat sociologique, elle conçoit des œuvres dont la composition artistique met en lumière l’humanité de l’Autre. Du monde professionnel de la pornographie (Ovidie, 2000) au désoeuvrement codifié des jeunes marginaux (Boyzone, 1999), l’œuvre de Clarisse Hahn semble hantée par l’idée que l’identité morale et corporelle dépend du groupe. En s’introduisant dans des communautés, dont elle décortique les rites, elle s’emploie ainsi à interroger le corps dans sa dimension intime et sociale.

Prétésentée dans l’espace de la « Tendresse Subversive », sa série Notre corps est une arme donne à voir une nouvelle forme de contestation, dans laquelle le corps – pourtant dans une position de faiblesse – se renouvelle en instrument de résistance politique et sociale.