Description du projet
C’est à New-York, son premier terrain de jeu, que Deborah Benzaquen se lance en autodidacte, dans une « Street Photography » frénétique. Rapidement, la Bombora Gallery de Chelsea remarque son travail et expose en 2002, « Casablanca Stories », sa première série argentique en noir et blanc. Cinq ans plus tard, Deborah revient au Maroc.
Jonglant avec les codes du documentaire, du reportage de mode ou encore du conte mélancolique, l’artiste livre un travail à la croisée des genres, mêlant réalité et fiction. Emprunt d’une théâtralité assumée, son œuvre trouve son équilibre entre liberté des modèles et du corps et mise en scène réfléchie et planifiée. Infiniment poétique, elle pose un regard nostalgique et tolérant sur un monde dont les déséquilibres ne masquent pas la beauté.
Pour la Biennale de Rabat, l’artiste propose de revenir à l’origine de son monde et dresse un autoportrait fragile et mélancolique de ses propres anxiétés.
2018
En un instante, Marruecos
Transatlantica, Festival PhotoESPANA, Casa Arabe, Madrid, Espagne.
2014
Entre-je. Récits féminins du corps
Galerie 127, Marrakech, Maroc.
2012
La désenchantée
Wada Garou Gallery, Tokyo, Japon.
2009
Casablanca 1955, 1966, 1973
Villa des Arts, Casablanca, Maroc.
2002
Casablanca Stories
Bombora Gallery, New York (NY), Etats-Unis.
Portrait
Deborah Benzaquen – Où sont mes rêves ?, 2019
« Mes parents, mes amours, m’ont eue très jeunes, ma mère n’avait pas seize ans
Elle venait de perdre la sienne et celle de mon père restera jusqu’à la fin une femme enfant
J’ai évolué dans un monde de jeunes adultes
La gosse de la bande
Mes parents, ces enfants trop vite devenus grands
Moi pareil
Passionnés et rebelles
Émerveillés et libres
Une réelle fascination pour eux
Nous avons évolué ensemble, soudés mais séparés
Une forte sensibilité à la jeunesse et à la beauté, en amitié comme en amour
La famille s’est agrandie
Follement recomposée
Mon monde a éclaté
Mes frères et soeurs sont beaucoup plus jeunes que moi
Ma mère s’est envolée mais son amour continue de nous porter
Je n’ai pas d’enfants, je ne me suis pas mariée
L’impression d’avoir vécu leurs vies mais pas la mienne
De m’être oubliée
Peur de l’abandon
Peur tout court
Envie d’arrêter le temps
Comment accepter de vieillir alors que l’on n’a pas grandi?
Enfermée, solitaire dans une bulle acidulée nécessaire à ma création
Une transe, une danse libre de jugement, libre de tourment
Bercée par la houle d’un océan mélancolique en perpétuel mouvement
Une mise à nu
Un rêve fou de jeunesse éternelle
La quête d’un amour immortel et absolu
Comme dans les films!
Le culte du corps et de la beauté
Un moment de grâce suspendu pour l’éternité
Quand les angoisses laissent place à la joie
À l’amour! »
D.B