Description du projet
DAAR est un studio d’architecture et un programme de résidences d’art basé à Beit Sahour et dirigé par Sandi Hilal et Alessandro Petti. Dans leur pratique, les expositions d’art contemporain constituent autant un espace de monstration qu’un espace de production et de recherche.
Les travaux de DAAR combinent les spéculations conceptuelles aux interventions spatiales concrètes, le discours et l’apprentissage collectif. DAAR explore les possibilités de réutilisation, de subversion et de profanation des structures de domination actuelles : des bases militaires évacuées à la transformation des camps de réfugiés, des structures gouvernementales inachevées aux vestiges des villages détruits.
La Biennale de Rabat est l’occasion pour eux d’actualiser leur œuvre Concrete Tent, structure apposant la condition ambiguë des réfugiés – entre précarité et permanence – à la rationalité architecturale. La tente, archétype de la narration de la Nakba, constitue ici autant un témoignage de l’Histoire qu’une remise en question des conditions actuelles de l’exil.
2018
Position #4
Van Abbe Museum, Eidhoven, Pays-Bas.
2016
Quoi de neuf là?
6ème Biennale de Marrakech, Marrakech, Maroc.
2014
Les Palmiers Sauvages
Création au Théâtre de Vidy-Lausanne, Lausanne, Suisse.
2014
Como (…) Coisas que Nao Existem
31ème Biennale de Sao Paulo, Sao Paulo, Brésil.
Studio
La tente en béton est un espace de rassemblement pour l’apprentissage en commun. Elle accueillera des activités culturelles, un espace de travail et un espace ouvert pour des réunions sociales. L’urgence et l’idée d’un tel espace ont émergé au cours des discussions avec les participants de Campus in Camps, qui ont vu dans cette occasion une possibilité de se matérialiser, de donner une forme architecturale aux récits et représentations des camps et des réfugiés au-delà de l’idée de pauvreté, de marginalisation et de discrimination. Le projet tente de s’emparer du paradoxe de préserver l’idée même de la tente en tant que valeur symbolique et historique. En raison de la dégradabilité matérielle des tentes, ces structures n’existent tout simplement plus. La reconstitution d’une tente en béton constitue aujourd’hui une tentative de préserver l’importance culturelle et symbolique de cet archétype, afin de raconter l’histoire de la Nakba, tout en incluant la situation politique actuelle de l’exil.
La tente en béton traite du paradoxe d’une temporalisation permanente. Elle solidifie une tente mobile en une maison en béton. Le résultat est une structure hybride entre tente et maison, temporalité et permanence, douceur et dureté, mouvement et immobilité. La tente en béton n’offre pas de solution. Au contraire, elle inclut la contradiction d’une forme architecturale ayant émergé d’une vie en exil.