Description du projet
Née en Islande, Katrin Sigurdardóttir débute ses études à l’Icelandic College of Arts and Crafts avant d’emménager aux Etats-Unis pour intégrer le San Francisco Art Institute. Après avoir obtenu son BFA, elle est admise à la Mason Gross School of the Arts et y réalise son Master.
Dans son travail, Katrin Sigurdardóttir explore la manière dont les structures physiques et leurs limites définissent notre perception. À travers des changements d’échelle inattendus, elle examine la distance, la mémoire et leurs incarnations dans l’architecture, la cartographie ou l’archéologie. En se référant à des lieux réels, ses œuvres interrogent leur existence dans un imaginaire collectif ainsi que les récits dont ils sont le moteur.
Dans la série Namesake, l’artiste propose une réflexion globale sur la terre – aussi bien comme matière qu’espace – en transportant d’Islande des briques d’argile pure pour les replacer dans le sol marocain. A la fois réflexion sur la pérennité de l’œuvre d’art, l’échange de marchandise et les modes de productions, Namesake s’envisage comme un paysage manufacturé analogique à l’intervention humaine sur l’environnement.
2017
Metamorphic
San Francisco Art Institute, San Francisco (CA), Etats-Unis.
2015
Supra Terram
Parasol Unit, Foundation for Contemporary Art, Londres, Royaume-Uni.
2014
Foundation
Reykjavík Museum of Art, Reykjavík, Islande.
2013
Pavillon Islandais
Biennale de Venise, Italie.
2010
Boiseries
The Metropolitan Museum of Art, New York (NY), Etats-Unis.
Portrait
Oeuvres
Namesake
2018
10722 Orville Ave, Cleveland, OH, USA
Photographie
Impression chromogénique sur dibond
134cm x 103cm
Courtesy de l’artiste
Commissioned by FRONT International:
Cleveland Triennial for Contemporary Art
Namesake
2019
Kasbah de Oudayas, Avenue Mustapha Assaih, Rabat, Morocco
Photographie
Impression chromogénique sur dibond
164cm x 127cm
Courtesy de l’artiste
« Ces dernières années, j’ai mis l’accent sur la façon dont les processus élémentaires, tels que les recherches dans les domaines de la géologie et de l’archéologie, peuvent être utilisés dans ma sculpture. Ces processus témoignent d’un passé localisé, d’une mémoire terrestre liée à un lieu spécifique et exprimée dans un matériau primaire spécifique. Dans mes projets actuels, je poursuis cette exploration et j’exploite littéralement la terre. J’associe ensuite l’extraction du matériau, avec des processus logistiques standard, et fais en sorte que le processus de transit prenne la place de l’événement cataclysmique, où la terre modifie et réinvente sa forme et sa composition. Enfin, le matériau élémentaire est retourné à la terre, mais dans un nouvel emplacement, où il est laissé pour se dissoudre à nouveau dans le sol. Dans la série Namesake, le matériau revêt la forme de composants utilitaires. Ce rôle, cette fonction, cette expression sont préservés sur les photographies, avant que ne se poursuive l’évolution naturelle, basée sur le hasard, et que la terre ne retourne à la terre. Le photographe capture l’illustration passagère de l’intention humaine, l’interaction humaine avec la matière durable. La fraction de seconde de la lumière réfléchie à travers l’œil de la caméra est analogue à la durée momentanée de la vie humaine, face à l’immensité du temps géologique.
Le processus de déterrer la terre, en la formant en petites briques puis les replaçant dans le sol tout en voyant disparaître la forme que je leur ai donnée, je médite sur des valeurs et des suppositions que j’ai appris à faire autour de l’œuvre d’art : la durée et la permanence des œuvres d’art, les modes de production hiérarchiques et les modèles actuels d’échange global de marchandises. »
K.S