Majida Kkattari est diplômée de l’École des Beaux-Arts de Casablanca avant de poursuivre ses études à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (Ensba). Après s’être essayée à la photographie, elle se saisit du débat, très important en France depuis 1989, autour du port du voile à l’école pour orienter son travail vers une réflexion sur le vêtement et le corps féminin.

Majida Khattari s’impose alors très vite sur la scène artistique internationale avec ses défilés/performances créant un pont entre la mode occidentale et les codes vestimentaires et la culture musulmanes. Dissimulant les visages, ses créations sont lourdes, oppressantes ou, au contraire, représentent de superbes atours sacralisant la virginité du corps féminin.

Pour la Biennale de Rabat, elle conçoit Almahd, une installation-performance dont la signification ésotérique évoque l’esprit divin. L’artiste invite le spectateur à vivre une expérience auditive et visuelle dans laquelle émerge un mouvement originel.

« Création de la lumière et du temps.

Le temps qui dans le vide de l’Éternité va créer le passé, le fugitif présent et l’Avenir.

La Matière, l’Eau ,le berceau où à partir d’un œuf infiniment petit va naitre au fil des temps Tout grâce à la grande chaîne de l’Évolution.

La naissance de la vie est une histoire qui va se succéder jusqu’à cette fin du monde que nous prédit la science et dont nous parlent les textes sacrés.

A la fin c’est une chose étrange que le Monde, l’aube première, la lumière, la terre, l’eau, la vie, enfin. »

M.K