Description du projet
Diplômée de la Parsonagus School of Design de New York, Rita Alaoui s’exprime à travers différents médias: peinture, sculpture, dessin, photographie, vidéo-performance, installation ou livre-objet.
Faisant éclater les codes de représentations traditionnels, sa démarche, proche de l’anthropologie et de l’archéologie, se fonde sur la recherche constante de nouvelles expressions qui tendent toutes à placer les objets, les gestes du quotidien et les éléments naturels au cœur du processus artistique. Fragments de vie décontextualisés, « ces petits riens », témoins de la fragilité du monde, sont élevés au rang d’œuvres d’art. Ils interrogent alors la place du rêve et des liens premiers avec la nature dans une société de plus en plus robotisée mais aussi le rapport au temps et à la destruction.
Pour la Biennale de Rabat, l’artiste se remémore la naissance de l’outil comme instant de différenciation cruciale entre l’Homme et l’Animal, statuant dans le même temps d’un nécessaire retour au primitif pour la construction d’un monde futur.
2018
Hope
Fondation Manuel Rivera-Ortiz, Arles, France.
2016
Objets Trouvés
Galerie Delacroix, Institut Français, Tanger, Maroc.
2016
Do it in Arabic
Sharjah Art Foundation, Sharjah, Emirats Arabes Unis
2014
Maroc Contemporain
Institut du Monde Arabe, Paris, France.
2012
De battre mon cœur s’est arrêté
Galerie Venise Cadre, Casablanca, Maroc.
Studio
« De cette phrase « reconsidérer le commencement du monde et de l’espace » il me vient une certaine mélancolie en pensant au tout début de l’humanité, à cet instant où l’homme s’est différencié de l’animal par la pensée et a commencé à utiliser des outils. Cet instant où l’homme chassait, cueillait, écoutait le bruit du vent, observait la lune et respectait les cycles du soleil. Cet instant où l’homme savait reconnaître les bonnes plantes pour se soigner, cet instant où l’homme était en constant mouvement, dansant avec les forets, les plaines et les océans. Cet instant où les arbres étaient les maitres du monde, où les aliments transformés n’existaient pas, où le gaz carbonique n’avait pas envahi toute la planète et où dans le ciel ne volaient que des oiseaux. Ces hommes primitifs devaient tailler de leurs mains des outils pour se nourrir, se vêtir, s’abriter et se défendre. Mon regard porte sur l’outil comme objet, puis le geste et la main. J’aime beaucoup cette phrase de Nandikesvara* : »Où va la main, va l’œil ; où va l’œil va l’esprit ; où va l’esprit le sentiment s’éveille et lorsque le sentiment s’éveille, naît le goût »
Ce retour au primitif est essentiel. C’est ainsi que le rituel revient pour invoquer les dieux et les cinq éléments afin de se guérir et de se purifier. »
R.A
*l’Abhinya-Darpana ou The Mirror of Gesture , Nandikesvara