Description du projet
Poursuivant dans un premier temps des études de science et physique, Safaa Erruas intègre en 1994 l’Institut des Beaux-arts de Tétouan dont elle ressort diplômée en 1998. Elle entame très vite une série d’expositions au Maroc et à l’étranger où de nombreux collectionneurs et commissaires d’exposition la remarquent.
D’abord intéressée par le noir, elle se dirige rapidement vers le monochrome, séduite par la dimension minimale et épurée des œuvres qui en résultent. Par la suite, c’est le blanc – ou la non-couleur – qui finira par l’obséder. Culturellement lié à la pureté et au sacré, le blanc évoque tant le bonheur (le mariage par exemple) que la mort et le deuil. Dans une recherche du fragile, du résistant et du pur, il devient un élément indispensable à la production artistique de l’artiste.
L’œuvre Aire, luz y una cosa sin nombre, composée d’environ 10.000 cocons de soie naturelle, s’inscrit dans cette démarche. L’escalier, forme architecturale solide, se transmue ainsi en espace de fragilité alors que les chrysalides vides qui le composent deviennent les vestiges d’une vie nouvelle.
2018
Landless Bodies
Casula Powerhouse Arts Centre, Sydney, Australie.
2017
L’eau, la vie
Forum de Saint-Louis, Saint-Louis, Sénégal
2016
Do it in Arabic
Sharjah Art Foundation, Sharjah, Emirats Arabes Unis.
2015
Choses apparentes
Galerie Atelier 21, Casablanca, Maroc
2013
Africa Centre Summer Festival
Londres, Royaume-Uni.
Portrait
« Aire, luz y una cosa sin nombre »
Air, lumière et une chose sans nom
« Un Instant avant le monde; ce sont les mots avec lesquels on m’a présenté la Biennale de Rabat. Un instant avant la création? Un instant d’absence? Un instant de silence…? Dès lors, plusieurs idées m’ont traversé l’esprit :
Vide
Blanc
Noir
Temps
Apparition/disparition
Lumière
Vibrations
Ombres
Densité
Mémoire
Forme/matière
Symbiose
Parallèles
Profondeur, énergie…
Tant d’interprétations et de symboles alliant accords et contradictions, des schémas du solide et du fragile. Ainsi, pour saisir formellement cette variation d’esprit et d’émotions, soutenue par mon intérêt pour le monochrome, j’ai choisi d’utiliser le cocon de soie comme élément naturel et unique, en le multipliant des milliers de fois pour dessiner une forme architecturale dans l’espace, flottante mais parfaitement équilibrée, une allure d’escalier suspendu qui attire le regard vers le haut et l’invite à se déplacer d’un niveau à l’autre en découvrant à chaque fois l’incroyable densité des cocons qui le composent et l’extrême fragilité qu’ils génèrent.
L’œuvre que je présente est une installation d’apparence simple qui s’organise dans un espace-temps marqué par l’aspect délicat des cocons de soie, suspendus individuellement, et qui forment un volume impénétrable, lieu de transformation et de protection. Je les considère porteurs de souffle, de silence, de vide, de vie et de mystère. »
S.E